La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) va renforcer ses programmes de réduction des risques pour les toxicomanes par injection, un des groupes les plus exposés à l’infection par le VIH en raison de l’utilisation d’aiguilles et de seringues contaminées. L’annonce a été faite dans le cadre d’une réunion de deux jours rassemblant 72 représentants de plus de 36 Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Vienne, en conjonction avec la 18e Conférence internationale sur le sida qui s’est ouverte dimanche dans la capitale autrichienne.
“Nous sommes dans l’obligation de tout faire pour venir en aide aux toxicomanes par injection pour des raisons évidentes à la fois humanitaires, de santé publique et de respect des droits humains. Plusieurs Sociétés européennes de la Croix-Rouge ont déjà mis en oeuvre des programmes de réduction des risques très concluants. Nous comptons mettre à profit ces expériences pour développer des projets similaires dans d’autres régions où l’augmentation du nombre de toxicomanes par injection contribue à alimenter la pandémie du VIH”, explique Matthias Schmale, Sous-secrétaire général de la FICR.
“Le fait d’offrir à ce groupe stigmatisé et particulièrement vulnérable la possibilité de bénéficier de l’échange des seringues et des aiguilles usagées ainsi que de services de prévention, de conseil, de soutien psychosocial et d’accès aux traitements médicaux lorsque c’est nécessaire ne constitue en aucun cas une forme de complaisance vis-à-vis de la toxicomanie. Bien au contraire, nous apportons ainsi un soutien crucial à des gens qui vivent en marge de la société et qui n’ont personne vers qui se tourner”, ajoute le docteur Getachew Gizaw, qui dirige le programme mondial de lutte contre le VIH de la FICR.
Du fait de leur statut d’auxiliaires des pouvoirs publics, les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont dans une position idéale pour débattre avec les autorités des moyens d’aider des groupes extrêmement vulnérables à l’infection par le VIH comme les toxicomanes, les personnes pratiquant la prostitution, les prisonniers, les hommes homosexuels et les populations migrantes. Aucun progrès durable ne pourra être accompli dans la lutte contre le VIH si l’on néglige ces populations qui vivent souvent à l’écart de la société et ne peuvent pas être touchées par les messages de prévention de masse.
La FICR est engagée dans des efforts de réduction des risques pour les toxicomanes par injection depuis le début des années 2000. En 2003, elle a publié des directives pour les programmes destinés aux consommateurs de drogues injectables, tandis que des Sociétés de la Croix-Rouge de pays d’Europe de l’Est comme le Belarus et l’Ukraine mettaient en place des projets innovants.
La question du financement
Dans les mois à venir, la FICR va s’employer à consolider l’intégration des programmes de lutte contre la tuberculose et le VIH, ce qui devrait contribuer à optimiser le rapport coût-efficacité des services communautaires de soutien à domicile.
Cet effort intervient dans une période où la mobilisation des ressources devient de plus en plus difficile en raison de divers facteurs, au premier rang desquels la crise économique. De fait, les fonds collectés en 2009 pour les programmes VIH/sida ont affiché une baisse de 22 pour 100 par rapport à l’exercice précédent, ce qui présente une sérieuse incertitude quant au nombre de personnes qui pourront être assistées dans les années à venir, notamment les groupes exposés à des risques particulièrement élevés.
En 2006, la FICR a relancé ses programmes VIH/sida afin d’optimiser la réponse aux défis posés, en commençant dans un premier temps par l’Afrique australe qui est à l’épicentre de la pandémie. Aujourd’hui 56 Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à travers le monde travaillent sur le VIH. L’année dernière, quelque 18,6 millions de personnes ont été touchées par des messages de prévention et par des activités de soutien psychosocial, y compris la sensibilisation au suivi régulier des traitements antirétroviraux et liés à la tuberculose. Plus de 135 000 orphelins du sida ont aussi bénéficié d’une assistance. Ces activités ont été mises en oeuvre grâce à l’action de 119 000 volontaires qui y ont consacré 17,6 millions d’heures de travail en 2009.
Note à l’intention des médias accrédités auprès de la Conférence de Vienne sur le sida.
La FICR dispose d’une importante représentation à Vienne. Des supports d’information et de communication, y compris audiovisuels, sont à disposition sur son stand du Village mondial (nº 634). En outre, des bulletins vidéo quotidiens seront publiés pendant la conférence sur le site ifrc.org, ainsi qu’une sélection d’articles illustrant les programmes de réduction des risques mis en oeuvre par les Sociétés nationales du Belarus et de l’Ukraine. Lien Internet : http://www.ifrc.org/fr/meetings/events/other/vienna-2010.asp
Pour plus d’informations et pour organiser des interviews, prière de prendre contact avec:
Dans le cadre de la Conférence sur le sida à Vienne :
Benoit Carpentier : +41 79 213 2413
A Genève :
Paul Conneally, directeur de la communication à la Fédération internationale, +41 79 308 98 09, paul.conneally@ifrc.org